Keyne
replaça ses lunettes sur ses yeux, rabattit sa capuche, ne laissant dépasser
que quelques mèches folles de sa chevelure rouge et rajusta son sac sur ses
épaules. Il était temps de partir.
Ce
village abandonné lui avait procuré un abri durant les quelques jours qu’avait
duré la tempête de neige ; mais à présent que le gros du blizzard était
passé, il lui fallait reprendre la route.
Telle
était sa vie. Une vie de voyage et d’errance. Dans un sens, puis dans un autre,
Keyne traversait le continent, comme son peuple l’avait toujours fait ; un
peuple nomade voyageant au gré des saisons afin de fuir les groupes de Rageux
toujours plus nombreux durant les périodes estivales. L’hiver et le froid était
leur foyer, leur protection.
Une
bourrasque de vent se fit plus forte au croisement d’une rue, faisant dévier
Keyne de sa route. Sans un gémissement, sans une plainte, le nomade continua sa
progression sortant définitivement de la petite ville. Le chemin qu’il suivait
était inscrit dans son esprit, dans chacun de ses muscles pour l’avoir fait
tant de fois. À présent que l’hiver arrivait, il était temps de repartir plus à
l’Ouest, emportant avec lui, le vent, le froid et la neige. Il était le
voyageur de l’hiver.
Keyne
avançait pas à après pas, sa respiration rythmant sa marche. S’il avait un jour
été accompagné, il était à présent seul. Mais la solitude et le silence ne le
gênaient pas. D’ailleurs il ne se trouvait jamais entièrement dans le silence.
Les bruits de la nature étaient toujours avec lui, tels de vieux
compagnons…
Au
fur et à mesure de son avancée, la neige s’était faite plus rare. Mais même
amoindrie, celle-ci craquait sous ses pas. Le soleil était à présent haut dans
le ciel et Keyne semblait avoir laissé la tempête derrière lui, au fur et à
mesure qu’il avait avalé les kilomètres. Rejoignant une nouvelle route, le
nomade s’arrêta. Si la neige était fine, elle ne l’était toutefois pas assez
pour masquer les marques de roues. Les véhicules étaient rares, et ceux que
l’on voyait dans cette région comme ailleurs étaient rarement de bon augure. En
plus d’être bruyants et d’attirer les Rageux, il n’était pas rare que ce soit
des pirates à leur bord, avide de chairs fraîche à revendre comme esclave ou de
denrées à voler.
Se
penchant sur les marques, Keyne les effleura. Elles étaient encore fraîches, et
les roues larges, signes qu’il s’agissait d’un camion et qu’il était passé peu
de temps après la tempête. Se relevant, il rajusta sa capuche sur sa tête,
dissimulant les quelques mèches éparses, et vérifia que ses épées courtes
étaient bien à portée de mains. Prudemment il s’écarta de la route principale
et se cacha à couvert des arbres, continuant à marcher en parallèle, ne faisant
pas le moindre bruit. Avec ses vêtements et son pas léger, Keyne se fondait
entre les arbres, invisible. Si quelqu’un venait à passer, il le verrait avant
d’être vu.
Aux
aguets, le nomade perçut immédiatement le faible bruit. Se figeant, il sortit
ses lames et attendit. Le bruit se répéta, mélange de pas et de gémissement.
Keyne
aurait pu s’en aller, fuir, mais ce n’était pas dans sa nature. Il avait appris
à repérer les bruits, les odeurs ; et de ce qu’il percevait, il n’y avait
qu’un seul individu. Et tant que l’on n’était pas assailli par le nombre, il
valait mieux affronter un adversaire que le fuir. Et s’ils étaient trop
nombreux, eh bien…
Keyne
se souvenait encore très bien de cette nuit où les cris et les tirs l’avaient
réveillé, et où, s’apprêtant à crier, son grand-père lui avait mis une main sur
la bouche pour l’empêcher de faire le moindre bruit. Les yeux écarquillés de
peur, Keyne s’était fait emmener par le vieil homme dans la nuit noire,
n’emportant avec eux que leurs sacs de secours contenant vêtements et
nourriture pour quelques jours…
Keyne
secoua la tête. Ce n’était pas le moment de se souvenir. Repoussant loin la
moindre pensée, il se mit à avancer silencieusement, se dirigeant vers le
bruit. C’était bien un gémissement qu’il avait entendu ; un gémissement accompagné
d’une respiration rauque et rapide.
Keyne
contourna un arbre et c’est alors qu’il le vit...
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Que voit Keyne ?
- Un rageux
- Un être vivant (humain ou animal)
Que voit Keyne ?
- Un rageux
- Un être vivant (humain ou animal)
2 commentaires:
Un Rageux ! Grrrrr ! (Laku dans la place yeah !)
Un être vivant ^o^.
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