vendredi 10 octobre 2014

Episode 1

Keyne replaça ses lunettes sur ses yeux, rabattit sa capuche, ne laissant dépasser que quelques mèches folles de sa chevelure rouge et rajusta son sac sur ses épaules. Il était temps de partir.
Ce village abandonné lui avait procuré un abri durant les quelques jours qu’avait duré la tempête de neige ; mais à présent que le gros du blizzard était passé, il lui fallait reprendre la route.
Telle était sa vie. Une vie de voyage et d’errance. Dans un sens, puis dans un autre, Keyne traversait le continent, comme son peuple l’avait toujours fait ; un peuple nomade voyageant au gré des saisons afin de fuir les groupes de Rageux toujours plus nombreux durant les périodes estivales. L’hiver et le froid était leur foyer, leur protection.
Une bourrasque de vent se fit plus forte au croisement d’une rue, faisant dévier Keyne de sa route. Sans un gémissement, sans une plainte, le nomade continua sa progression sortant définitivement de la petite ville. Le chemin qu’il suivait était inscrit dans son esprit, dans chacun de ses muscles pour l’avoir fait tant de fois. À présent que l’hiver arrivait, il était temps de repartir plus à l’Ouest, emportant avec lui, le vent, le froid et la neige. Il était le voyageur de l’hiver.  
Keyne avançait pas à après pas, sa respiration rythmant sa marche. S’il avait un jour été accompagné, il était à présent seul. Mais la solitude et le silence ne le gênaient pas. D’ailleurs il ne se trouvait jamais entièrement dans le silence. Les bruits de la nature étaient toujours avec lui, tels de vieux compagnons… 
Au fur et à mesure de son avancée, la neige s’était faite plus rare. Mais même amoindrie, celle-ci craquait sous ses pas. Le soleil était à présent haut dans le ciel et Keyne semblait avoir laissé la tempête derrière lui, au fur et à mesure qu’il avait avalé les kilomètres. Rejoignant une nouvelle route, le nomade s’arrêta. Si la neige était fine, elle ne l’était toutefois pas assez pour masquer les marques de roues. Les véhicules étaient rares, et ceux que l’on voyait dans cette région comme ailleurs étaient rarement de bon augure. En plus d’être bruyants et d’attirer les Rageux, il n’était pas rare que ce soit des pirates à leur bord, avide de chairs fraîche à revendre comme esclave ou de denrées à voler.
Se penchant sur les marques, Keyne les effleura. Elles étaient encore fraîches, et les roues larges, signes qu’il s’agissait d’un camion et qu’il était passé peu de temps après la tempête. Se relevant, il rajusta sa capuche sur sa tête, dissimulant les quelques mèches éparses, et vérifia que ses épées courtes étaient bien à portée de mains. Prudemment il s’écarta de la route principale et se cacha à couvert des arbres, continuant à marcher en parallèle, ne faisant pas le moindre bruit. Avec ses vêtements et son pas léger, Keyne se fondait entre les arbres, invisible. Si quelqu’un venait à passer, il le verrait avant d’être vu.
Aux aguets, le nomade perçut immédiatement le faible bruit. Se figeant, il sortit ses lames et attendit. Le bruit se répéta, mélange de pas et de gémissement.
Keyne aurait pu s’en aller, fuir, mais ce n’était pas dans sa nature. Il avait appris à repérer les bruits, les odeurs ; et de ce qu’il percevait, il n’y avait qu’un seul individu. Et tant que l’on n’était pas assailli par le nombre, il valait mieux affronter un adversaire que le fuir. Et s’ils étaient trop nombreux, eh bien…
Keyne se souvenait encore très bien de cette nuit où les cris et les tirs l’avaient réveillé, et où, s’apprêtant à crier, son grand-père lui avait mis une main sur la bouche pour l’empêcher de faire le moindre bruit. Les yeux écarquillés de peur, Keyne s’était fait emmener par le vieil homme dans la nuit noire, n’emportant avec eux que leurs sacs de secours contenant vêtements et nourriture pour quelques jours…
Keyne secoua la tête. Ce n’était pas le moment de se souvenir. Repoussant loin la moindre pensée, il se mit à avancer silencieusement, se dirigeant vers le bruit. C’était bien un gémissement qu’il avait entendu ; un gémissement accompagné d’une respiration rauque et rapide.
Keyne contourna un arbre et c’est alors qu’il le vit...
 
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Que voit Keyne ?
- Un rageux
- Un être vivant (humain ou animal)
 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Un Rageux ! Grrrrr ! (Laku dans la place yeah !)

Unknown a dit…

Un être vivant ^o^.